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Une parenthèse utile, nécessaire... vitale.

Quelques infos sur l'auteur au parcours intellectuel intéressant : http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Thoreau/146683

Quelques infos sur l'auteur au parcours intellectuel intéressant : http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Thoreau/146683

Il aura finalement fallu que je tombe dans une dépression sévère (à seulement 23 ans) dont j'ai mis près de trois ans à me tirer, pour que je comprenne qu'on ne devrait pas se laisser dicter le sens de notre vie par le monde du travail ou par la société.

 

Alors que j'aurai dû passer ces années à m'amuser et à profiter de ma jeunesse, j'ai vécu ce que le vie peut avoir de plus sombre. Je me suis laissée mourir à petit feu de l'intérieur au point de n'être plus que l'ombre de moi-même. Avais-je seulement déjà été moi même ? C'est une question bien délicate qui mériterait une introspection plus poussée et certainement encore davantage de recul.

Cette parenthèse dans ma vie, aussi noire et triste soit-elle, m'a finalement peut-être plus appris que je ne l'aurai cru. Parfois, il m'arrive même de penser qu'elle m'a peut-être fait gagné dix ou vingt ans de réflexion. 

 

Aujourd'hui, j'ai 26 ans. Je suis encore jeune et pourtant j'ai le sentiment d'avoir compris ce que bien des gens ne comprennent qu'à quanrante ou cinquante ans. Cela peut sembler particulièrement présomptueux, mais je reste convaincue de ce que j'avance.

J'ai terminé mes études sur un stage avilissant au cours duquel j'ai vu comment étaient exploités des gens passionnés par leur métier, qui ne comptaient pas leurs heures, mais qui finissaient certains soirs en larme dans leur bureau, sous une pression immense de la hiérarchie. J'ai ensuite enseigné et j'ai découvert, effarée, le niveau des élèves aujourd'hui (ce n'est pas un mythe) et les politiques de l'éducation nationale, complètement déconnectées de la réalité. Je ne parle pas de l'image du professeur, dégradée autant chez les parents (pour qui on ne travaille pas assez...) que dans l'administration (qui se plait à soumettre ses enseignants à la question des inspecteurs, qui soulignons-le, n'ont pour certains JAMAIS enseignés). 

J'ai bien vite compris que la société marchait complètement sur la tête et qu'elle était devenue à elle seule un panier de crabe géant. 

 

Mais il était hors de question que je me jette corps et âme dans ce panier après avoir vécu ce que j'avais vécu. Quand on a souffert à ce point dans son corps et dans sa tête, on ne peut se résoudre à revivre les conditions qui nous ont amené au désastre et dont nous savons que tôt ou tard, elles reproduiront les mêmes effets (car avec la crise, M. Gattaz, le traité trans-atlantique et j'en passe, je crains que notre avenir - si rien n'est fait - ne soit guère radieux et peu propice à l'épanouissement personnel). 

 

J'ai dans la vie des valeurs qui me sont chères et que j'essaie autant que possible de m'appliquer au quotidien. Je les ai puisées dans le christianisme, l'islam, le bouddhisme, et la philosophie (des Lumières et celle de nos bons vieux Socrate, Platon et Aristote) mais aussi dans celles de notre République. Je crois à la Liberté, à l'Egalité et à la Fraternité. Ah oui, j'en entends déjà crier par vents et marées que je ne suis qu'une utopiste, une hyppie sous couverture, une douce rêveuse déconnectée de la réalité du monde ! A ces gens là, et dieu sait qu'ils sont nombreux, je ne peux que leur répondre ceci : si l'humanité est parvenue à ce qu'elle est aujourd'hui, si vous jouissez de droits qui vous semblent essentiels et indispensables, c'est parce que des gens ont su faire preuve de bienveillance à l'égard de leur prochain, des gens ont su tendre la main, et on su partager. Certains ce sont battus - par les armes ou par les mots - contre des systèmes qui semblaient figés, immuables, presque "naturels" au point que rien ne pourrait jamais changer. D'autres ont révé de mondes meilleurs et se sont évertués à y croire, en dépit des forces opposés. Il y a une chose qu'il faut bien comprendre : nous sommes TOUS individuellement responsables du monde dans lequel on vit. Ce ne sont pas seulement les politiques, les PDG du CAC 40, la Russie ou le Qatar  qui sont les méchants de l'histoire. Nous le sommes également, parce que nous n'agissons pas, et que nous nous laissons volontairement porté dans le flot du consumérisme, par confort. Et que les choses soient claires, lorsque je parle de "nous" je m'inclue bien évidemment.

 

 

 

 

source : metronews

source : metronews

Alors oui, j'ose croire à un monde meilleur. Et il est certain que le monde d'aujourd'hui, en tout cas notre civilisation occidentale telle qu'elle fonctionne, n'est qu'aliénation.

Nous sommes réduits à des numéros, des consommateurs à engraisser et à abêtir. Est-ce faire honneur à nos ancètres que de laisser des machines réfléchir pour nous, penser pour nous, ou décider pour nous ? A qui profite cela ? Certainement pas à nous. 

Je n'ai pas le courage de sortir de ce système. Mais j'ai compris à quel point il était mortifère et éloigné de mes propresvaleurs. Alors j'ai décidé d'essayer de m'en émanciper, même un peu. 

Je ne consomme pas bio (trop cher), j'utilise la voiture, et je n'ai pas arréter de manger de la viande. Je fais attention à ma consommation d'électricité, je trie mes déchets et je limite ma consommation d'eau. Voilà, je ne pas une superwoman ou une écolo-coco-bobo-tout-ce-que-vous-voulez radicale. Pourtant j'aimerai manger bio et limiter l'emploi de la voiture. Enfin bon...

J'ai toutefois créé mon entreprise, en phase avec mes valeurs, avec mes aspirations, avec ce que j'aime et ce qui m'anime. Je ne gagne pas encore beaucoup d'argent, je touche même le RSA, et je suis toujours considérée comme "pauvre". 

Mais je me sens droite dans mes bottes et bien dans mes baskets parce que j'essaye d'aider les gens à mon échelle, j'essaye de partager mes savoirs, mes connaissances et mes compétences pour me tenir un peu plus éloignée de l'hypocrisie du système dans lequel nous vivons.

Je m'excuse des incohérences ou des approximations qui peuvent se trouver dans l'ensemble de mon propos. Il est tard, j'ai tout écrit d'une traite, et je ne pensais pas que j'en aurais autant sur le coeur.

 

Pour faire court, voici ce qu'il faut retenir : profitez de cette expérience aussi mauvaise soit-elle pour vous redéfinir et découvrir ce que vous voulez vraiment de la vie. Une fois cette mauvaise passe derrière vous, vous pourrez faire le tri dans toutes les situations potentiellement anxiogènes et détestables de votre vie pour mieux profiter des choses et des gens que vous aimez. En bref, apprenez à vivre pleinement en n'ommettant pas de respecter celle des autres.

D
c'est drôle, cela fait une semaine que je suis dans le même état d'esprit que toi. Félicitations pour ta création d'entreprise, félicitations en général pour tes actions, tu réussis (en tout cas c'est tel que je le ressens dans tes écrits) à transformer cette boule noire de boulimie en Création. Par ce que tu écris, par tes conseils, tu intellectualises ta souffrance pour gonfler ton enseignement sur la vie en général, en faire quelque chose qui aide les autres. Plusieurs de tes articles m'ont émus, et je ne trouve pas ça juste ; de voir des personnes intelligentes se sous estimer sur tout. Sur leur physique, sur leur intellect, leurs capacités. Alors que tes capacités sont grandes. J'espère que la société se transformera aussi, qu'il y aura moins d'hypersexualisation, d'images sensuelles à montrer à nos futurs enfants - si tentés qu'on en veuille, que la vie ne se résume pas à la consommation
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