C'était au tout début de ma boulimie. Je pesais alors 40kg, et je faisais pour la première fois une grosse grosse grosse crise de boulimie. Mon frigo y est passé.
C'était atroce. J'étais dans l'incapacité de me tenir debout tellement mon ventre était gonflé et tendu. La position allongée m'était tout aussi insupportable. Je restais recroquevillée en position du foetus, complètement paniquée par la situation et cette perte de controle inédite. Mon ventre était énorme, je le croyais prêt à exploser. Mon coeur battait à cent à l'heure, je le sentais taper dans ma poitrine, dans ma tête, et mes oreilles. Paniquée.
Je ne savais pas quoi faire, j'avais peur de faire un malaise, peur de mourrir, peur que mon coeur lache, que mon estomac éclate et répende tout son contenu dans mon corps. Le 15... J'ai hésité. Je n'étais pas une urgence. Mais j'avais besoin de savoir si je risquais quelque chose, et comment atténuer cette douleur et la culpabilité qui m'assayait.
J'appelle. Je suis en pleure. Une femme me met en ligne avec un médecin. Je lui explique mes malheurs, je lui dit que je me sens bête, que ce n'est pas une urgence à proprement parlé, mais que je panique, que j'ai mal. Il me fait vite comprendre que je n'avais pas à les appeller pour si peu, et c'est avec dédain qu'il me prodigue ces précieux conseils :
"Il ne vous reste plus qu'à attendre de digérer" Oui... je m'en doute.
Et là surprise, il rajoute : "Sinon, essayez de vous faire vomir". ..................
Suite à cet appel, je me suis sentie bête, idiote, honteuse. Désemparée.
Il ne m'a dirgé vers aucune structure capable de m'aider. Mais j'ai surtout été profondémment déçue...
Au final, même dans le corps médical, cette maladie est traitée avec dérision.